Professeur SAHEL

 

vendredi 08 août 2008

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(Portrait de José Sahel)

 

Entretien avec…

José-Alain Sahel, Directeur scientifique de l’Institut de la Vision

 

 

Pourquoi avoir créé un Institut de la Vision ?


Il s’agit d’un Institut entièrement dédié aux recherches sur la biologie de la vision et les maladies oculaires. Au sein du plus grand hôpital ophtalmologique de France et même d’Europe, l’hôpital des Quinze-Vingts, nous avons implanté un centre d’investigation clinique articulé à un centre de référence pour les maladies rares. Nous avons construit un institut de recherche multidisciplinaire où les chercheurs partagent des plateformes de pointe et mutualisent leurs moyens entre équipes académiques et avec des industriels implantés sur le site. En regroupant des chercheurs, je parle même de chercheurs qui travaillent sur des sujets très fondamentaux, des cliniciens et des industriels dans ce lieu d’interactions renforcées, chacun se sensibilisera naturellement aux problématiques que rencontrent les autres. Cet Institut coordonnera et rapprochera ainsi les différentes étapes de la recherche dans le domaine de la vision.
 

Quels sont les atouts des centres de recherche tel que l’Institut de la Vision ?


Notre système de financement crée malheureusement des murs difficiles à franchir entre la recherche dite fondamentale et la recherche dite finalisée ou encore entre la recherche académique et la recherche industrielle. Les centres de recherche, comme la mise en place de réseaux, permettent de franchir ces murs. En regroupant des compétences différentes sur un lieu unique, avec des séminaires et des plateaux techniques communs, on peut espérer ainsi aller un peu plus loin sur le chemin de la compréhension comme sur celui des nouveaux traitements. Chaque métier a ses experts et chaque expert a ses propres limites. Ce rapprochement géographique n’est qu’un moyen d’encourager la mise en commun des expertises et de permettre de conduire, plus facilement, une question d’un bout à l’autre du spectre de la recherche biomédicale.

 

Comment va fonctionner cet Institut ?


L’Institut de la Vision a vocation à devenir un centre de recherche Inserm-Université Pierre-et-Marie-Curie-Hôpital. Et selon l’esprit de l’Inserm, les savoirs et techniques « translationnels » seront mis en commun. Ainsi, tout en gardant leur autonomie de travail et de gestion, les équipes de l’Institut échangeront leurs connaissances lors de séminaires réguliers et travailleront sur des plateformes techniques communes comme l’animalerie, le plateau d’imagerie… De nombreuses collaborations sont  également prévues, notamment avec l’Institute of Ophtalmology de Londres, où j’occupe une chaire, de même que le Professeur Battacharya, titulaire d’une chaire d’Excellence de l’ANR et responsable d’équipe à l’Institut de la Vision. Nous accueillerons également le professeur Don Zack de l’université Johns Hopkins et participerons à deux réseaux européens (un programme intégré du PCRD6 de génomique fonctionnelle, EVI-GENORET, et un ensemble de centres de recherches dit d’excellence, European Vision Institute Sites of Excellence). Une équipe formée en collaboration avec le CNRS, de l’Observatoire de Paris, travaillera sur l’imagerie à haute résolution de la rétine. Enfin, dans le cadre du RTRS, « Voir et entendre » coordonné avec Christine Petit, une approche concertée du handicap sensoriel sera conduite.

 

Comment avez-vous recruté les équipes de recherche ?


L’appel d’offres a été lancé en France mais aussi à l’étranger par l’Inserm, l’université Pierre-et-Marie-Curie et l’hôpital, sous forme d’une annonce parue dans la revue Nature. Cette démarche nous a semblé importante afin de limiter le risque que l’Institut soit modelé sur le schéma intellectuel de ses fondateurs. Un jury international a ainsi sélectionné les équipes indépendamment des axes que nous pensions voir développés au sein de l’Institut. De fait, des équipes ont été recrutées en dehors de ces axes. Cette démarche s’accorde avec l’image que j’ai du monde du vivant où l’imprévisible laisse émerger ce qui sera ensuite sélectionné. L’approche que nous avons eue pour recruter les équipes de l’Institut de la Vision laisse ainsi la possibilité à cet « organisme » d’évoluer au fil du temps.

 

De quels projets prometteurs pouvez-vous nous parler ?


Plusieurs projets sont très encourageants et les efforts des équipes de recherche porteront notamment sur la biologie du développement avec les travaux sur les cellules souches, mais aussi la génétique et la modélisation des maladies. Sans oublier les thérapies cellulaires, géniques et pharmacologiques des maladies rétiniennes dont la dégénérescence maculaire liée à l’âge et les maladies génétiques font partie. Mentionnons aussi les approches pharmacologiques dérivées des connaissances de la neurotransmission, essentielles au développement des prothèses rétiniennes. En effet, quelques projets comme celui de la rétine artificielle vont certainement profiter de la visibilité de l’Institut et bénéficier ainsi d’un « coup d’accélérateur ». Nous espérons mettre en place prochainement les premiers essais cliniques. Le projet concernant le facteur RdCVF, une protéine de survie des cônes, devrait lui aussi atteindre bientôt les phases d’essai clinique dans le cadre d’un partenariat industriel avec Fovea-Pharma, une spin-off de notre laboratoire.

 

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La dernière mise à jour de ce site date du 10-juil.-2008